Circovirose
Système immunitaire
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Pour comprendre cette maladie, il faut d'abord avoir quelques notions du système immunitaire du pigeon. Celui-ci est composé d'organes lymphoïdes primaires qui se développent pendant la vie embryonnaire et la période juvénile. Ce sont le thymus situé au niveau du cou et la bourse de Fabricius à la face supérieure du cloaque. Ces organes atteignent leur taille maximale chez le pigeonneau à l'âge de 3 mois puis disparaissent progressivement. Ils sont indispensables à la formation du système immunitaire de l'adulte. La bourse de Fabricius est le lieu de maturation des lymphocytes B et donc de la création de l'immunité humorale (immunoglobulines - anticorps). Le thymus est responsable de la création de l'immunité cellulaire (lymphocytes T). Les organes lymphoïdes secondaires sont colonisés par les cellules des organes lymphoïdes primaires. Il n'y a pas chez le pigeon de ganglions comme chez l'homme mais des " centres germinatifs locaux " situés entre autres dans la rate, intestins (amygdales caecales et plaques de Peyer), moelle osseuse (limité car os pneumatiques) et œil (glandes de Harder).
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Origine |
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Le circovirus donnant la maladie du jeune pigeon est spécifique du pigeon (PiCV) et est proche du circovirus du canari (CaCV).
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Mode d'action |
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Le circovirus s'attaque aux organes de défense de l'organisme (thymus et bourse de Fabricius) et provoque une immunosuppression. D'après une étude récente (Duchatel et al), dans un élevage ayant eu des problèmes de maladie du jeune pigeon, 65% des vieux en bonne santé étaient porteurs du virus. Le virus a été trouvé surtout dans la trachée et le pharynx mais aussi dans les intestins, le foie, la rate et les organes sexuels.
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Transmission |
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Symptômes |
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La maladie atteint surtout les pigeonneaux entre 4 et 12 semaines. On constate des vomissements, une gave " pleine d'eau ", de l'anorexie, de la diarrhée, de la dépression, des symptômes respiratoires. Il faut savoir que ces symptômes ne sont pas spécifiques de la maladie, ne sont pas toujours tous présents et quand ils sont présents le sont à des degrés variables d'un pigeon à l'autre. Tout ceci dépend de l'intensité de l'atteinte virale et du type et de la quantité des infections secondaires. En effet, le circovirus provoquant une baisse d'immunité, le pigeon sera plus sensible aux différentes maladies (colibacilles, paratyphose, trichomonose, paramyxovirose, coryza, vers, ornithose, coccidiose, streptococcus bovis, etc..) car il ne pourra pas lutter par lui-même.
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Diagnostic |
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Les symptômes sont peu spécifiques, le circovirus est très répandu. On pense que le circovirus ne pourrait pas seul provoquer une maladie, les symptômes seraient donc dus aux infections secondaires que l'on doit rechercher. Il y a des infections secondaires que l'on peut trouver immédiatement lors de la consultation avec une analyse microscopique : la trichomonose, les vers, la coccidiose. L'ornithose peut être trouvée avec un test rapide. Il faut ensuite interroger le colombophile sur les antécédents pathologiques de la colonie - Paratyphose (vaccin ou pas ? Œufs clairs ? Mal d'aile ? Boiteries ?) Paramyxovirose (vaccin ou pas ? Quel vaccin ?) Ensuite viennent les examens de laboratoire avec la recherche de circovirus par PCR sur autopsie (préférable) ou sur échantillon cloacal et la recherche éventuelle du germe compliquant.
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Traitement |
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Le circovirus ne peut être tué, on doit donner au pigeonneau les armes pour lutter par ses propres moyens si cela lui est encore possible. Toutes les infections secondaires doivent être traitées, l'immunité doit être stimulée et il faut éliminer tous les sujets qui restent chétifs malgré le traitement car ceux-ci excrètent de grosses quantités de virus et augmentent donc la pression virale dans le pigeonnier. Cela vaut-il la peine de traiter des pigeonneaux très atteints sachant qu'ils peuvent rester porteurs à l'âge adulte et excréter le virus à certains moments ?
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Prévention |
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Le circovirus est très répandu et il est devenu très difficile de produire des pigeonneaux exempts. Une hygiène maximale, une colombophilie la plus naturelle possible, des contrôles plutôt que des traitements préventifs, des vaccinations systématiques, un emploi mesuré des antibiotiques, une stimulation naturelle de l'immunité et une flore intestinale intacte sont les clés de la prévention. La recherche d'un vaccin est en cours, on sait qu'il est impossible de réaliser un vaccin classique car on n'est pas arrivé à multiplier le circovirus sur cultures de cellules ou sur œufs embryonnés. Par contre, le génome du virus a été décrypté et il est donc théoriquement possible de réaliser un vaccin par " génie génétique ".
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Questions |
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Circovirus et vaccin contre la paramyxovirose Circovirus et corticoïdes : Circovirus et Adénovirose
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Conclusion |
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La circovirose est une maladie qui s'attaque au système immunitaire du pigeon et qui se propage très facilement au point d'être devenue la maladie n° 1 du pigeonneau. De plus, l'utilisation de ces médicaments, au départ pour soigner, va perturber la flore intestinale et ainsi l'équilibre général du pigeon. Je vous souhaite à toutes et à tous un bon début de saison en espérant que la grippe aviaire ne viendra pas de nouveau perturber les entraînements et l'organisation des concours.
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